La vie de la personne, son histoire, de l’esclavage au Soudan au travail de modèle à Paris. Un buste en plâtre, exploration à fleur de peau, une sculpture qui magnifie le modèle. Plutôt que nous intéresser à la technique des moulages, à la pseudo-science qu’est la phrénologie ou à l’art du sculpteur Charles Cordier, nous avons décidé de nous intéresser à un individu qui relie ces différents axes.
Cet individu, c’est Seid, et nous vous invitons à découvrir le parcours qui l’a mené de la campagne soudanaise au Palais de la Reine Victoria. Un chemin à la croisée d’une science absurde qui voulait la classification des êtres humains en races et d’une évolution des conditions et des droits de l’humain pour la libération des esclaves. Canalisant les grandes problématiques du milieu du dix-neuvième siècle, ce portrait de Seïd Enkess nous permet de donner la parole à l’homme noir qu’on regardait, qu’on étudiait, qu’on jugeait.
© Muséum national d’histoire naturelle / Musée de l’Homme
© Muséum national d’histoire naturelle / Musée de l’Homme
Le musée de l’Homme, dédié à l’histoire de l’espèce humaine depuis ses origines, occupe l’aile ouest du Palais de Chaillot, bâtiment Art déco construit pour l’Exposition universelle de 1937. Le musée insiste sur la diversité humaine. Divers objets, témoins de l’évolution des représentations physiques et mentales du corps humain, dans l’histoire européenne, ponctuent le parcours du visiteur.
Pièce maîtresse de la Galerie de l’Homme, une structure de 11 mètres de haut sur 19 m de long relie les deux niveaux. Ce grand portant, en aluminium et prenant la forme d’une portée de musique, présente 79 bustes en plâtre et 12 bustes en bronze placés sur des sellettes et reflétant la diversité du genre humain.
Ces bustes sont réalisés au XIXe siècle à partir de moulages pratiqués sur des individus représentatifs des populations autochtones d’Amérique, d’Afrique ou d’Asie. Parmi eux, on compte ceux de Seïd Enkess, ancien esclave soudanais arrivé en France en 1838, et d’Eleonora Elizabetta Asenat, une Inuite alors âgée de 27 ans.
Technique familière aux orfèvres et aux bronziers, le moulage en plâtre ou en cire est une pratique connue dès l’Antiquité et qui est très tôt employée pour la confection de masques funéraires. Avec la naissance de l’anthropologie à la fin du XVIIIe siècle, les savants se sont approprié cette technique, car elle leur permet de fixer des reproductions de modèles naturels. Marquée par le modèle naturaliste et l’anatomie comparée, l’anthropologie physique a alors pour première visée de parvenir à classer les différents peuples de la Terre, à partir de données quantifiables et mesurables.
Les moulages sont des réalisations ponctuelles, dépendantes de certaines opportunités, souvent effectuées lors d’expéditions lointaines. Aussi n’est-il pas surprenant de constater une relative disproportion dans leur répartition géographique, avec un vif intérêt pour les populations que l’on estimait les plus éloignées du type européen : les peuples d’Océanie, d’Afrique noire, d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud.
© Camille Fiore
Le terme « anthropologie » vient de deux mots grecs, l’un, « anthrôpos », signifie l’homme, et l’autre, « logos », signifie la parole, le discours. Au sein de chaque culture se trouve une conception de l’être humain, une anthropologie commune ; celle-ci est centrale, car fondatrice de l’identité collective. Il existe aussi une anthropologie savante qui prend deux formes : philosophique et scientifique. Si le XIXe siècle est longtemps dominé par l’anthropologie physique, autrement dit par l’étude des caractères morphologiques des individus, l’anthropologie scientifique s’oriente ensuite résolument vers l’étude des organisations socioculturelles. Aujourd’hui, l’anthropologie philosophique cherche à donner une vision synthétique de l’homme et de sa place dans le monde.
Dans son acception la plus large, le mot « anthropologie » combine l’ensemble des sciences qui étudient l’homme dans ses différentes dimensions. L’Union Internationale des Sciences Anthropologiques et Ethnologiques reconnaît d’ailleurs quatre principales disciplines : l’anthropologie sociale et culturelle, l’archéologie et la paléoanthropologie, l’anthropologie biologique et la linguistique.
Une discipline des sciences humaines et sociales s’intéresse à l’homme en société, il s’agit de l’anthropologie sociale, encore appelée ethnographie. En d’autres termes, elle étudie les rapports sociaux propres à chaque groupe humain ou à chaque situation, s’intéressant dans le même mouvement à la grande variabilité des formes de vie sociale. Il existe au sein de l’anthropologie sociale des courants de pensée très différents, souvent concurrents entre eux.
Une anthropologie philosophique voit aussi le jour en Allemagne dans les années 1920 et 1930 dont la démarche est de mettre à profit les enseignements des sciences de la nature et des sciences de l’homme, pour tenter de cerner les caractéristiques de l’espèce humaine et sa position spécifique dans le monde.
© Muséum national d’histoire naturelle / Musée de l’Homme
Le musée de l’Homme, dédié à l’histoire de l’espèce humaine depuis ses origines, occupe l’aile ouest du Palais de Chaillot, bâtiment Art déco construit pour l’Exposition universelle de 1937. Le musée insiste sur la diversité humaine. Divers objets, témoins de l’évolution des représentations physiques et mentales du corps humain, dans l’histoire européenne, ponctuent le parcours du visiteur.
Pièce maîtresse de la Galerie de l’Homme, une structure de 11 mètres de haut sur 19 m de long relie les deux niveaux. Ce grand portant, en aluminium et prenant la forme d’une portée de musique, présente 79 bustes en plâtre et 12 bustes en bronze placés sur des sellettes et reflétant la diversité du genre humain.
Ces bustes sont réalisés au XIXe siècle à partir de moulages pratiqués sur des individus représentatifs des populations autochtones d’Amérique, d’Afrique ou d’Asie. Parmi eux, on compte ceux de Seïd Enkess, ancien esclave soudanais arrivé en France en 1838, et d’Eleonora Elizabetta Asenat, une Inuite alors âgée de 27 ans.
Technique familière aux orfèvres et aux bronziers, le moulage en plâtre ou en cire est une pratique connue dès l’Antiquité et qui est très tôt employée pour la confection de masques funéraires. Avec la naissance de l’anthropologie à la fin du XVIIIe siècle, les savants se sont approprié cette technique, car elle leur permet de fixer des reproductions de modèles naturels. Marquée par le modèle naturaliste et l’anatomie comparée, l’anthropologie physique a alors pour première visée de parvenir à classer les différents peuples de la Terre, à partir de données quantifiables et mesurables.
Les moulages sont des réalisations ponctuelles, dépendantes de certaines opportunités, souvent effectuées lors d’expéditions lointaines. Aussi n’est-il pas surprenant de constater une relative disproportion dans leur répartition géographique, avec un vif intérêt pour les populations que l’on estimait les plus éloignées du type européen : les peuples d’Océanie, d’Afrique noire, d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud.
L’abolition de l’esclavage consiste à interdire juridiquement l’esclavage. Dès la fin de l’Antiquité, avec l’influence de l’Église catholique, la pratique de l’esclavage est discutée et parfois contestée, avec des campagnes d’affranchissement. On sait cependant qu’il continue de se maintenir et qu’il survit aujourd’hui sous différentes formes en fonction de la tolérance des pays concernés.
Rétabli à partir du XVIe siècle dans les colonies notamment, l’esclavage perdure jusqu’au Siècle des Lumières. Il cède ensuite la place à un mouvement historique d’ampleur internationale, qui conduit à une abolition progressive de l’esclavage dans les territoires américains, puis dans l’ensemble des territoires contrôlés par les Européens.
L’interdiction de l’esclavage est acquise dans la plupart des États du monde au début du XXe siècle, même s’il reste tout à fait important dans les faits, notamment avec l’exploitation de la main-d’œuvre immigrée clandestine.
En France, les philosophes du XVIIIe siècle engagent un débat sur la légitimité de l’esclavage en défendant l’égalité entre les hommes et leur droit naturel à la liberté. À la veille de la Révolution, à partir de février 1788, le courant abolitionniste en France est défendu par la société des Amis des Noirs
En 1791, à Saint-Domingue, des révoltes violentes suscitent une première prise de conscience. Le 4 février 1794, la Convention vote à l’unanimité l’abolition de l’esclavage dans les Colonies, mais sous la pression des planteurs antillais, Bonaparte le rétablit dès 1802.
Après la chute de l’Empire, les grandes puissances abolissent l’esclavage, comme l’Angleterre en 1833. En France, si la traite continue, les courants antiesclavagistes se multiplient. Sous la monarchie de Juillet (1830), Victor Schœlcher, un député d’extrême gauche farouchement opposé à l’esclavage, commence à se faire connaître. Choqué par les horreurs du système esclavagiste, il consacre sa vie à la lutte pour l’émancipation.
Lors de la proclamation de la IIe République en 1848, François Arago obtient le ministère de la Marine, et, au mois de mars, il nomme Schœlcher sous-secrétaire d’État chargé des Affaires coloniales. Finalement, le gouvernement provisoire signe le décret définitif d’abolition le 27 avril 1848, inspiré par Schœlcher.
Rétabli à partir du XVIe siècle dans les colonies notamment, l’esclavage perdure jusqu’au Siècle des Lumières. Il cède ensuite la place à un mouvement historique d’ampleur internationale, qui conduit à une abolition progressive de l’esclavage dans les territoires américains, puis dans l’ensemble des territoires contrôlés par les Européens.
L’interdiction de l’esclavage est acquise dans la plupart des États du monde au début du XXe siècle, même s’il reste tout à fait important dans les faits, notamment avec l’exploitation de la main-d’œuvre immigrée clandestine.
En France, les philosophes du XVIIIe siècle engagent un débat sur la légitimité de l’esclavage en défendant l’égalité entre les hommes et leur droit naturel à la liberté. À la veille de la Révolution, à partir de février 1788, le courant abolitionniste en France est défendu par la société des Amis des Noirs
En 1791, à Saint-Domingue, des révoltes violentes suscitent une première prise de conscience. Le 4 février 1794, la Convention vote à l’unanimité l’abolition de l’esclavage dans les Colonies, mais sous la pression des planteurs antillais, Bonaparte le rétablit dès 1802.
Après la chute de l’Empire, les grandes puissances abolissent l’esclavage, comme l’Angleterre en 1833. En France, si la traite continue, les courants antiesclavagistes se multiplient. Sous la monarchie de Juillet (1830), Victor Schœlcher, un député d’extrême gauche farouchement opposé à l’esclavage, commence à se faire connaître. Choqué par les horreurs du système esclavagiste, il consacre sa vie à la lutte pour l’émancipation.
Lors de la proclamation de la IIe République en 1848, François Arago obtient le ministère de la Marine, et, au mois de mars, il nomme Schœlcher sous-secrétaire d’État chargé des Affaires coloniales. Finalement, le gouvernement provisoire signe le décret définitif d’abolition le 27 avril 1848, inspiré par Schœlcher.
© Réserves du Muséum national d’histoire naturelle / Musée de l’Homme
Né à Paris en 1797, Pierre-Marie-Alexandre Dumoutier étudia la médecine, et exerça quelques temps en tant qu’aide d’anatomie, à la Faculté de Médecine, avant de devenir professeur libre d’anatomie. Vers 1820, il s’intéresse à la phrénologie, grâce aux cours donnés par Spurzheim, à Paris.
Quelques années plus tard, en 1831, il participe à la création de la Société phrénologique de Paris, dont il devient le préparateur attitré. Il transforme son logement en centre d’enseignement de la phrénologie et y accueille le siège social de la Société. En 1836, il y ouvre le Musée de la Société phrénologique de Paris, pour en exposer les collections, soit quelques 400 bustes moulés sur nature, et plusieurs centaines de crânes et moulage de cerveaux. Une année plus tard, la collection est déjà portée à 600 bustes.
Sa rencontre avec le navigateur Jules Dumont d’Urville orienta sa carrière. L’amiral et savant est passionné par l’étude de l’homme, depuis son premier voyage à travers le Pacifique en 1826-1829. Il se convertit rapidement aux thèses de Gall. Dumoutier propose sa participation à l’expédition vers l’Océanie et le pôle Sud, puis est engagé par l’amiral comme « préparateur d’anatomie et de phrénologie ».
A son retour, Dumont d’Urville lui fit obtenir une décoration en 1841. Dumoutier n’écrit, suite au voyage, qu’un seul conventionnel et très court article sur la phrénologie et l’ethnologie des Marquisiens. A la fermeture de son musée, la collection fut entreposée pendant plusieurs années, en caisses, dans le grenier du musée Dupuytren, puis rachetée en 1873, par le Muséum d’Histoire naturelle de Paris, et conservée actuellement au Musée de l’Homme.
Ses moulages d’individus, par leur réalisme, leur rareté et leur « exotisme », furent finalement aussi précieux à la raciologie et à l’anthropologie physique qui devait naître quelques années plus tard, qu’à la phrénologie classique.
Né à Paris en 1797, Pierre-Marie-Alexandre Dumoutier étudia la médecine, et exerça quelques temps en tant qu’aide d’anatomie, à la Faculté de Médecine, avant de devenir professeur libre d’anatomie. Vers 1820, il s’intéresse à la phrénologie, grâce aux cours donnés par Spurzheim, à Paris.
Quelques années plus tard, en 1831, il participe à la création de la Société phrénologique de Paris, dont il devient le préparateur attitré. Il transforme son logement en centre d’enseignement de la phrénologie et y accueille le siège social de la Société. En 1836, il y ouvre le Musée de la Société phrénologique de Paris, pour en exposer les collections, soit quelques 400 bustes moulés sur nature, et plusieurs centaines de crânes et moulage de cerveaux. Une année plus tard, la collection est déjà portée à 600 bustes.
Sa rencontre avec le navigateur Jules Dumont d’Urville orienta sa carrière. L’amiral et savant est passionné par l’étude de l’homme, depuis son premier voyage à travers le Pacifique en 1826-1829. Il se convertit rapidement aux thèses de Gall. Dumoutier propose sa participation à l’expédition vers l’Océanie et le pôle Sud, puis est engagé par l’amiral comme « préparateur d’anatomie et de phrénologie ».
A son retour, Dumont d’Urville lui fit obtenir une décoration en 1841. Dumoutier n’écrit, suite au voyage, qu’un seul conventionnel et très court article sur la phrénologie et l’ethnologie des Marquisiens. A la fermeture de son musée, la collection fut entreposée pendant plusieurs années, en caisses, dans le grenier du musée Dupuytren, puis rachetée en 1873, par le Muséum d’Histoire naturelle de Paris, et conservée actuellement au Musée de l’Homme.
Ses moulages d’individus, par leur réalisme, leur rareté et leur « exotisme », furent finalement aussi précieux à la raciologie et à l’anthropologie physique qui devait naître quelques années plus tard, qu’à la phrénologie classique.
Photographie de Charles Cordier, Bibliothèque nationale de France
Né en 1827 à Cambrai, Charles Cordier est formé au modelage, à l’atelier du sculpteur Louis Victor Bougron. Un an après son arrivée à Paris en 1845, il intègre l’École des Beaux-Arts, et entre ensuite dans l’atelier de François Rude.
Cordier voyage beaucoup, d’abord en Afrique du Nord, notamment en Algérie et en Égypte, mais aussi en Europe, en traversant tous les pays jusqu’en Grèce. Sa rencontre avec Seïd Enkess oriente sa carrière dès 1848.
Ses portraits ethnographiques et l’usage de la polychromie démarquent son travail de la sculpture plus classique du XIXe siècle, bien qu’il sache également répondre à des attentes plus traditionnelles pour des monuments commémoratifs ou des portraits plus conventionnels. Toutefois, commandes et expositions valorisent ses talents d’observateur et sa capacité à caractériser les visages et les types ethniques, ce qui lui vaut le qualificatif de « sculpteur ethnographe ». Le développement de la colonisation, qui va de pair avec l’orientalisme, favorise bien sûr l’intérêt pour le travail de Cordier. Par la suite, ce dernier rejoint la Société d’Anthropologie, tout en se considérant comme un opposant à l’esclavage. Il porte un intérêt artistique aux différentes ethnies, adopte la notion de « race » pour ses études, sans pour autant adhérer à une idéologie raciste.
On décèle chez lui une conception assez romantique de l’étranger, et de la découverte de la vie pittoresque des autochtones. Sa spécificité est dans le fait que sa recherche du beau n’entache pas son désir de réalisme chez les modèles extra-européens. C’est sans doute, pour cette raison, que ses portraits ethnographiques reflètent une plus grande liberté créatrice, avec une expressivité saisissante qui tranche avec la production de beaucoup d’autres sculpteurs contemporains.
Né en 1827 à Cambrai, Charles Cordier est formé au modelage, à l’atelier du sculpteur Louis Victor Bougron. Un an après son arrivée à Paris en 1845, il intègre l’École des Beaux-Arts, et entre ensuite dans l’atelier de François Rude.
Cordier voyage beaucoup, d’abord en Afrique du Nord, notamment en Algérie et en Égypte, mais aussi en Europe, en traversant tous les pays jusqu’en Grèce. Sa rencontre avec Seïd Enkess oriente sa carrière dès 1848.
Ses portraits ethnographiques et l’usage de la polychromie démarquent son travail de la sculpture plus classique du XIXe siècle, bien qu’il sache également répondre à des attentes plus traditionnelles pour des monuments commémoratifs ou des portraits plus conventionnels. Toutefois, commandes et expositions valorisent ses talents d’observateur et sa capacité à caractériser les visages et les types ethniques, ce qui lui vaut le qualificatif de « sculpteur ethnographe ». Le développement de la colonisation, qui va de pair avec l’orientalisme, favorise bien sûr l’intérêt pour le travail de Cordier. Par la suite, ce dernier rejoint la Société d’Anthropologie, tout en se considérant comme un opposant à l’esclavage. Il porte un intérêt artistique aux différentes ethnies, adopte la notion de « race » pour ses études, sans pour autant adhérer à une idéologie raciste.
On décèle chez lui une conception assez romantique de l’étranger, et de la découverte de la vie pittoresque des autochtones. Sa spécificité est dans le fait que sa recherche du beau n’entache pas son désir de réalisme chez les modèles extra-européens. C’est sans doute, pour cette raison, que ses portraits ethnographiques reflètent une plus grande liberté créatrice, avec une expressivité saisissante qui tranche avec la production de beaucoup d’autres sculpteurs contemporains.
© Camille Fiore
Le terme « anthropologie » vient de deux mots grecs, l’un, « anthrôpos », signifie l’homme, et l’autre, « logos », signifie la parole, le discours. Au sein de chaque culture se trouve une conception de l’être humain, une anthropologie commune ; celle-ci est centrale, car fondatrice de l’identité collective. Il existe aussi une anthropologie savante qui prend deux formes : philosophique et scientifique. Si le XIXe siècle est longtemps dominé par l’anthropologie physique, autrement dit par l’étude des caractères morphologiques des individus, l’anthropologie scientifique s’oriente ensuite résolument vers l’étude des organisations socioculturelles. Aujourd’hui, l’anthropologie philosophique cherche à donner une vision synthétique de l’homme et de sa place dans le monde.
Dans son acception la plus large, le mot « anthropologie » combine l’ensemble des sciences qui étudient l’homme dans ses différentes dimensions. L’Union Internationale des Sciences Anthropologiques et Ethnologiques reconnaît d’ailleurs quatre principales disciplines : l’anthropologie sociale et culturelle, l’archéologie et la paléoanthropologie, l’anthropologie biologique et la linguistique.
Une discipline des sciences humaines et sociales s’intéresse à l’homme en société, il s’agit de l’anthropologie sociale, encore appelée ethnographie. En d’autres termes, elle étudie les rapports sociaux propres à chaque groupe humain ou à chaque situation, s’intéressant dans le même mouvement à la grande variabilité des formes de vie sociale. Il existe au sein de l’anthropologie sociale des courants de pensée très différents, souvent concurrents entre eux.
Une anthropologie philosophique voit aussi le jour en Allemagne dans les années 1920 et 1930 dont la démarche est de mettre à profit les enseignements des sciences de la nature et des sciences de l’homme, pour tenter de cerner les caractéristiques de l’espèce humaine et sa position spécifique dans le monde.
Ce film a été réalisé avec l’aimable autorisation du Muséum national d’histoire naturelle / Musée de l’Homme.
Nous tenons à remercier Aurélia Fleury, Médiatrice, pôle grand public, Chargée d’accessibilité, pour son accueil et sa disponibilité.